Invité Invité
| Sujet: Quelques poèmes Dim 14 Sep - 23:53 | |
| Poèmes dont je ne suis pas gênée lorsqu'on m'en parle. C'est déjà ça. Miroir Le miroir lisse à la surface ondulante de souvenirs glissants dans les ombres reculées de nos hantises, où l'être se perd et se détruit, se trouve et se construit, se modèle et se déchire.
Le miroir du temps qui toujours s'écoule, utopie vaporeuse du film de notre vieillesse, dans sa déchéance et son déclin. Tristesse que cette longue agonie, cette descente dans la décrépitude, crépuscule de la mort.
Le miroir qui tant nous obsède, reflet de nos songes et de nos rêves, image si fidèle de nous-mêmes et toutefois si évanescente qui nous poursuit jusque dans nos retranchements les plus obscurs.
Embrûme de nos vies, brouillard de notre mort, image... Vengeance Les temps noirs de votre décadence Absorbent votre règne imposteur En une courte danse Au son des corbeaux hurleursLes voilà, au sommet de votre potence Et me rendant justice En criant ma juste vengeance Qui vous met au suppliceSouffrez ! Souffrez comme j’ai souffert Lorsque vous m’avez dépossédé De mes joies les plus sincèresEt alors que vous serez cloué Par les remords de ma profonde douleur Mon triomphe et ma gloire ne seront pas volés Père ! De victime je suis vengeur Et pour vous l’aient est terrassés. |
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| Sujet: Re: Quelques poèmes Lun 15 Sep - 8:56 | |
| Et une nouvelle rigolote, enfin, c'est son but. Petit délire familial où chacun a été sommé de pondre une histoire commençant par la même phrase: Difficile de vivre dans une famille qui aime la tarte aux pommes. Difficile de vivre dans une famille qui aime la tarte aux pommes. Le chien releva la tête comme s’il avait entendu. Ses grands yeux vides me fixèrent. Je n’avais donc rien à craindre. Il faut dire que la tarte aux pommes, ici, c’est la sacro-sainte activité familiale du dimanche après-midi. De quoi se donner des forces pour les prochaines séances de jogging. Même le chien y participe, d’ailleurs. A la tarte aux pommes. Il mange les trognons, l’animal.
Alors ce dimanche, lorsque mon père est arrivé, fier Alexandre sur son destrier, tenant glorieusement la tête de l’ennemi dans sa paume, c’est-à-dire un kilogramme de ces « fruits splendides du verger voisin », je n’ai pu m’en empêcher. Moi qui suis d’ordinaire conciliant. Attention : je ne dis pas que je suis en train de tenter une rébellion pubertienne, loin de là. Non, je voudrais seulement préserver mon génome des attaques terroristes. C’est pourquoi, ce dimanche-là prend une saveur toute particulière. J’ai décidé de résister. Mort à l’envahisseur ! J’ai tout calculé à l’avance : la bonne note en maths, la chambre rangée, et les vêtements propre.
Branle-bas de combat chez mes frères et sœurs. La venue du patriarche est le signal convenu. Ma mère tarde un peu, comme à chaque fois, formant l’arrière des troupes. A eux quatre, ils épluchent, étalent, font cuire, mijotent… la partie semblent déjà gagnée. Et moi, j’y participe, j’attends mon heure. Je me fais un peu plaisir, je pince le nez devant l’odeur. Regards en coins des adversaires. Murmures échangées. On s’interroge ? Oui, je crois. Je ne fais semblant de rien, et je me permets l’inédit : je souffle.
« Quelque chose ne va pas ? » déclare mon frère, si désireux de me venir en aide. Aussitôt, les hostilités se reportent sur moi. Bon je maîtrise encore. « Oui, c’est vrai ça, qu’est-ce qui t’arrive ? Depuis tout à l’heure tu fais la tête ». Ça, je ne le savais pas. On en apprend tous les jours, hein… « Dis-le nous, si ça t’embête. Ne te gêne pas surtout. » Ah ah. Si seulement. Alors je réplique juste : « Je suis désolée, je ne sais pas ce que j’ai. C’est un peu fort, aujourd’hui, non ? » Ce serait le cas de le dire. Mais non.
Et là, il y eu une réaction à laquelle je ne m’attendais pas. Aucun d’eux ne parle, interdits. Le chien passe.
« Euh… Ben vous en faites une tête, vous allez bien ? » « Attends, là. Tu es en train de dire que tu n’es pas bien avec nous, c’est ça ? » « Tu veux peut-être changer de famille ? » « C’est quoi l’histoire, là ? Tu as une copine ? » « C’est toi qui pues. »
Merci, frère. Je te le revaudrais. Bon, échec sur toute la ligne. Je suis entouré de visages de tueurs, et même le chien m’en veut. Il est en train de me lécher les pieds.
Je ne réponds rien, et attends que le nuage passe. Pas de chance, j’ai choisit le jour des impôts. Mais ça, je ne pouvais pas le savoir, ils n’en parlent jamais. Nous ne sommes au courant qu’en regardant bien ma mère, qui pince légèrement les lèvres en sortant de son bureau. Enfin, nous passons finalement à table, où je suis préposé au couvert. Couverts que ne mettent que les punis, j’ai remarqué. Ce qui donne l’occasion de pouvoir se disputer en famille et de faire descendre ainsi l’adrénaline accumulée pendant la semaine. Aujourd’hui, c’est apparemment moi. Et là, devant ma part – croustillante à souhait, dorée à point, crème fraîche design – je ne peux rester stoïque plus longtemps.
« Papa, maman, petite sœur, petit frère, je vous aime. »
Sans même prendre le temps de dire au revoir, je courre, attrapant mon sac au passage, me ruant dans la cage d’escalier (l’ascenseur est en panne, et puis c’est moins rapide), et disparaissant au loin. Enfin, pas trop quand même, juste au coin de la rue, où je m’achète un pain au chocolat. C’est quand même rudement meilleur. |
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Limag
Nombre de messages : 8 Age : 43 recherche : Des membres Pub ? : Non Date d'inscription : 11/08/2008
| Sujet: Re: Quelques poèmes Jeu 18 Sep - 11:39 | |
| Très beaux poèmes ! Bravo ! | |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Quelques poèmes Jeu 18 Sep - 13:12 | |
| RoO... que des compliments. Trop zentil, merci, merci! |
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| Sujet: Re: Quelques poèmes | |
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